L’auteur est professeur à l’Université Paris-Ouest. Il dirige l’Ecole doctorale « Economie, organisations, société » créée par l’Université Paris-Ouest et l’Ecole Nationale Supérieure des Mines de Paris.
Il décrit avec brio comment les nouvelles plateformes collaboratives, places de marché, réseaux sociaux font émerger de nouveaux modèles d’organisation. Il analyse la trajectoire de ces plateformes qui sont devenues les nouveaux géants de l’économie et transforment nos sociétés. Christophe Bénavent nous montre comment elles tirent avantage de l’économie de l’information pour réaliser leurs objectifs et disposer de la capacité d’influencer les comportements individuels. Il souligne que dans l’effort raisonné des plateformes pour orienter les conduites des internautes il y a ce qui ne résulte pas d’une intentionnalité précise, et qui échapperait à leurs concepteurs.
Il s’agit des de la part résiduelle, mais probablement substantielle, des effets sociaux produits par les algorithmes des plateformes.  Selon le sociologue Dominique Cardon « la machine inventée par Google est devenue si complexe et si sensible aux tests statistiques qui ne cessent de la reparamétrer, si auto-apprenante que ses comportements ne peuvent plus désormais être compris et interprétés, pas même par ses géniteurs ».
La loi de l’attachement préférentiel imprime sa marque dans les réseaux. Les nœuds les plus connectés ont plus de chance d’être associés à un nouvel élément que ceux qui ne sont reliés qu’à un nombre restreint. La distribution du capital relationnel devient très inégalitaire. Promouvoir les individus préférés renforce leur audience et leur classement qui est ainsi auto-entretenu.
L’auteur va plus loin et nous montre que ces plateformes sont des organisations politiques à part entières qui pénètrent une grande partie de la vie publique au-delà des habitudes de consommation.