Le terme de « gouvernance » serait né en France au XIIème siècle avec un sens technique : la direction des bailliages. Il provient, étymologiquement, de l'anglais, governance, au sens de gouvernement, venant lui-même du latin "gubernare", diriger un navire. Ce mot resurgit dans la langue anglaise dans le dernier quart du XXème siècle pour désigner « ce processus d’organisation et d’administration des sociétés humaines (…) qui s’inscrit dans cette quête permanente de meilleurs systèmes de gestion des hommes et des ressources » (Moreau-Defarges, 2003, p. 6-7). Au-delà de l’idéal visé dans le cadre de la mondialisation, la gouvernance signifie « l’ensemble des mécanismes organisationnels qui ont pour effet de délimiter les pouvoirs et d’influencer les décisions des dirigeants » (Charreaux 1997). Mais, par définition, il n’existe pas de domaine réservé à la gouvernance : tout espace, toute organisation ou toute structure sociale (entreprise, Etat, planète), sans frontière entre le domaine public et le domaine privé, peut relever d’un système de préservation de la concurrence fondé sur la liberté et la responsabilité. La gouvernance d’entreprise (Gomez, 1996, Perez, 2003) prétend par la régulation trouver un équilibre des pouvoirs entre actionnaires et dirigeants. Cette conception de la gouvernance trouve sa lointaine origine dans l’ouvrage de Berle et Means de 1932 qui avaient dissipé l’illusion de l’actionnaire perçu comme un propriétaire « actif », en rétablissant justement les possibilités de contrôle par celui-ci.
Gouvernance : nouveaux mythes, nouvelles réalités
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- Écrit par Isabelle Cadet
- Catégorie : Vie et Sciences de l'Entreprise 198