L'ouvrage est préfacé par Daniel Lebègue, président de Transparency International France. Philippe Quême soulève une problématique rendue complexe par la diversité des perceptions de la finance moderne, le citoyen ayant une opinion plutôt négative de la banque en général, mais plutôt positive de sa banque en particulier. Il souligne notamment la difficulté de définir à la fois la finance et l'éthique. Il distingue quatre formes de la finance : la banque-assurance classique (ou finance régulée), la finance publique, la finance spéculative (ou shadow banking) et la finance participative et solidaire. Il analyse les comportements des financiers selon trois des quatre critères (ou « ordres ») – respectivement juridico-politique, moral et éthique - proposés par le philosophe Comte-Sponville. Il observe que si la finance régulée respecte dans l'ensemble les valeurs éthiques fondamentales (notamment en France), il n'en est pas de même pour la finance publique (victime de désinformation et de laxisme de la part des politiques) et surtout, la « finance de l'ombre » (dominée par les fonds spéculatifs et les paradis fiscaux). La finance sociale et solidaire - marquée par le développement des coopératives, de la micro-finance et du crowdfunding - n'échappe pas complètement aux critiques, car ses pratiques tendent à s'aligner progressivement sur celles de la banque classique. L'auteur préconise de revenir à une « finance nécessaire et suffisante », mais il admet avec réalisme qu'une « réingénierie de la finance moderne » - à la fois globale et innovante - s'avère difficile, rendant « très problématique » une « révolution éthique de la finance ».