L'auteur (enseignant-chercheur à l'Université Paris-Dauphine) se livre à un délicat exercice, Il analyse les dernières crises économiques et financières, à la lumière des principales théories applicables aux marchés financiers: le paradigme néo-classique de l'efficience et de la marche au hasard des marchés, la théorie néo-keynésienne des anticipations auto-réalisatrices, l'hypothèse de Minsky sur l'instabilité des marchés, la vision autrichienne du cycle des affaires conçue par Schumpeter, Von Mises et Hayek. Il procède à un diagnostic rigoureux des crises financières de 1987, de la crise japonaise des années 1990, de l'éclatement de la bulle internet de 2000, de la crise de l'immobilier et des subprimes de 2007-2008 et de la crise de l'euro de 2011. Il en conclut que les approches néo-classiques et keynésiennes ne sont pas dans l'ensemble vérifiées, mais que celles de Minsky et de l'école autrichienne s'avèrent en revanche pertinentes. Elles montrent que les politiques monétaires des banques centrales ont d'autant plus favorisé l'instabilité des marchés, que tous les investisseurs (firmes industrielles, banques, collectivités locales, ménages) ont pu massivement recourir à des financements spéculatifs (ou de type Ponzi) et ont ainsi alimenté une croissance factice. Ce cycle d'endettement a été encouragé par tous les établissements financiers, les fonds de pension et d'investissement, les banques d'affaires, les hedge funds, les agences de notation… L'encours de la dette mondiale (hors ménages) a ainsi atteint plus de 100 000 milliards $ au début de 2014. La démonstration convaincante de l'auteur rend d'autant plus urgente la révision des théories conventionnelles de la finance de marché.