Le livre de Ch Dubois et M-C. Tabet relate les dernières étapes qui ont marqué l’histoire de la SNCF depuis sa création en 1937. Malgré le titre accrocheur de leur livre, les auteurs se livrent à des analyses nuancées et rigoureuses des événements douloureux qui ont marqué l’entreprise nationale (le groupe comporte plus de 1000 filiales et 250 000 salariés), notamment les accidents mortels de Brétigny sur Orge et du TGV expérimental. Ils rappellent les pannes et retards à répétition qui émaillent son quotidien.

Mais l’intérêt de leur analyse réside plutôt dans les portraits des dirigeants – notamment de Guillaume Pepy –et les manœuvres auxquelles ils se livrent pour affronter les luttes syndicales, harmoniser les relations entre les cheminots et les nouveaux managers, éteindre les conflits entre la SNCF, les gouvernements, les conseils régionaux et les municipalités. Les maires des grandes villes « veulent leur TGV » et les maires des petites communes « ne veulent pas voir fermer les lignes de TER ». Ces freins syndicaux et surtout politiques ont contribué à creuser les déficits, à alourdir la dette et à réduire la productivité de la SNCF (inférieure de 30% à celle de la Deutschebahn).

La suppression du statut de cheminot en 2020, l’ouverture à la concurrence du TGV puis des autres lignes, devraient profondément transformer la SNCF sans toutefois la faire disparaitre.

Les auteurs sont journalistes et grands reporters à la télévision.