A l’heure où il est courant de voir un enchainement de tempêtes succéder à un période de sècheresse inédit, et que d’autres phénomènes météorologiques extrêmes se multiplient un peu partout dans la planète, dire que le changement climatique est un des grands enjeux de nos sociétés est désormais devenu tautologique. Au-delà de la simple constatation, il est grand temps de s’interroger sur la meilleure façon d’agir. En ce sens, un des principaux leviers de manœuvre pour les entreprises consiste à développer leur capacité d’adaptation.
Cette attitude se décline avec le verbe innovation et, dans les cas les plus extrêmes, il se concrétise par un changement de « business model » (modèle d’affaires). Le problème est que, au moins à court terme, toutes les entreprises n’ont pas la capacité d’adaptation nécessaire pour faire face aux transformations en marche. Pourtant, elles ne veulent pas non plus renoncer à répondre à une demande croissante pour des produits/services socialement et écologiquement responsables/durables. C’est alors que guette le danger du « greenwashing » (éco-blanchiment).
En effet, investisseurs, clients et d’autres parties prenantes exercent une pression considérable sur les entreprises pour qu’elles explicitent publiquement comment leurs produits/services se conforment au nouveau contexte imposé par le changement climatique. La longue liste des mesures qu’elles ont mises en place en faveur d’une planète plus durable a pris initialement forme par le biais du concept « responsabilité sociale de l’entreprise » (RSE) (Capon et Quairel-Lanoizelée, 2015 ; Echaine et Smouni, 2022)…
Résumé :
La présente étude explore la transition climatique dans le secteur bancaire par le biais d’un nouvel outil de communication externe mis à disposition des entreprises : la matrice de matérialité. Son principal intérêt est qu’elle incorpore explicitement le rôle des parties prenantes dans le positionnement stratégique de l’entreprise. L’étude se déroule donc en deux temps. On analyse d’abord la logique du discours stratégique fait par des banques tel qu’il transparaît dans les matrices, notamment en relation aux enjeux climatiques. Nous prospectons ensuite l’articulation entre l’image stratégique transmise par lesdites matrices d’une part, et la réalité pratique des affaires, notamment en ce qui concerne le financement fait par les banques de l’industrie fossile, de l’autre.
Mots-clés : Transition, secteur bancaire, matrice de matérialité
Abstract:
This study explores the climate transition in the banking industry through a new external communication tool available to companies: the materiality matrix. Its main interest is that they explicitly incorporate the role of stakeholders in the strategic positioning of the company. The study therefore takes place in two stages. We first analyze the logic of the strategic discourse made by banks as it appears in the matrices, namely in relation to climate issues. We then explore the articulation between the strategic image transmitted by these matrices on the one hand, and the practical reality of business, especially as regards the banks’ financing of the fossil fuel industry, on the other.
Keywords: Transition, banking sector, materiality matrix
Resumen:
Este estudio explora la transición climática en el sector bancario a través de una nueva herramienta de comunicación externa a disposición de las empresas: la matriz de materialidad. Su principal interés radica en que incorporan explícitamente el papel de las partes interesadas en el posicionamiento estratégico de la empresa. Así pues, el estudio se desarrolla en dos etapas. En primer lugar, analizamos la lógica del discurso estratégico de los bancos tal y como aparece en las matrices, concretamente en relación con las cuestiones climáticas. A continuación, exploramos la articulación entre la imagen estratégica transmitida por estas matrices, por un lado, y la realidad práctica de la empresa, especialmente en lo que respecta a la financiación de la industria de los combustibles fósiles por parte de los bancos, por otro.
Palabra claves: Transición, sector bancario, matriz de materialidad
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